“Where is Purcell?” – Programme

Classé dans : Programmes détaillés | 0
Liste des pièces : · Messe à 4 voix - Kyrie (William Byrd) · Messe à 4 voix - Sanctus (William Byrd) · Messe à 4 voix - Benedictus (William Byrd) · Messe à 4 voix - Agnus (William Byrd) · Fair, Pyllis I saw (John Farmer) · Tarleton's Riserrectione (John Dowland –pièce pour luth seul) · Lady Winter's Jump (John Dowland – pièce pour luth seul) · Flow my tears (John Dowland – pièce pour luth et soprano solo) · Come again : sweet love doth nox invite (John Dowland – pièce pour luth et soprano solo) · Construe my meaning (Gilles Farnaby) · April is in my mistress' face (Thomas Morley) · Mother, I will have a husband (Thomas Vautor) · Now is the month of May (Thomas Morley) · Si ch'io vorrei morire (Claudio Monteverdi) · Non piu guerra, pietate (Claudio Monteverdi) · Salvator mundi (John Blow) · Hear my prayer (Henry Purcell ) · The lamb (John Tavener) · A hymn to the virgin (Benjamin Britten) · God omnipotent reigneth (Charles Wood) · Thou wilt keep him in perfect peace (Samuel Sebastian Wesley) · Blue bird (Charles Villiers Stanford) · Magnificat (Charles Villiers Stanford) Revenir au concert Introduction au concert! « Il se dit souvent chez les musicologues en herbe que la muse aurait délaissé nos voisins anglais et que, faute de musiciens de génie, elle n’aurait fait qu’imiter les compositeurs du continent. En effet, l’histoire de la musique anglaise montre une véritable parenthèse dans la musique instrumentale, et ce sujet fait encore débat aujourd’hui. Entre la disparition de John Blow, le professeur de Purcell, en 1708, jusqu’aux premières compositions d’Edward Edgar, Haendel occupe tout l’espace musical du XVIIIe siècle par ses oratorios. Au siècle suivant, de multiples sociétés de concert fleurissent et célèbrent avec enthousiasme le génie allemand qu’Haendel leur avait fait découvrir. Pourtant, cette parenthèse ne s’applique pas à la musique vocale a capella : on peut distinguer une véritable continuité dans ce répertoire, et plus particulièrement dans la musique sacrée, y compris dans la période romantique. C’est cette continuité que nous souhaitons vous faire découvrir. Dans le répertoire vocal, trois grands noms se distinguent : William Byrd (1540-1623) à la Renaissance, Henry Purcell (1659-1695) pour la période baroque, et Edward Benjamin Britten (1913-1976) au xxe siècle. Nous omettrons volontairement le génie de Haendel en dépit de sa place immense dans la culture musicale anglaise, car, de par ses origines allemandes, son style ne s’inscrit pas dans la continuité de la tradition musicale anglaise, et témoigne davantage d’un engouement de la société anglaise pour le style italien qu’il a rapporté, et qui faisait alors fureur dans toutes les capitales européennes du continent. Le programme que nous présentons s’articulera autour de ces trois maîtres anglais que nous venons de présenter. La renaissance De William Byrd, nous interpréterons sa Messe à 4 voix publiée en 1595, qui constitue l’un des joyaux de ses œuvres a cappella. William Byrd (1540-1623) fut le compositeur de la reine Élisabeth (1558-1603) qui, en parvenant à installer un modus vivendi entre catholiques et calvinistes, installa une longue période de paix favorable à l’éclosion des arts. Nous rendrons aussi un hommage aux madrigaux qui fleurissent alors à cette même époque sous l’influence de l’Italie. Cependant, les compositeurs comme Thomas Morley (1557-1602) finiront par créer un style purement anglais, qui se démarque du style italien par l’alternance de tempi rapides et lents, la concision des motifs et un attachement tout particulier à la souplesse mélodique au détriment de la force expressive propre à l’Italie. De façon à mettre en évidence ces différences de style, nous vous proposerons quelques madrigaux italiens de Claudio Monteverdi (1567-1643), le maître de ce genre à l’origine de l’opéra. Dans ces deux premiers tiers du XVIIe siècle, alors que Monteverdi innove constamment dans ses livres de madrigaux, l’Angleterre subit une véritable parenthèse musicale, en raison de la destruction des orgues et des institutions de musique lors de la dictature puritaine d’Olivier Cromwell. La musique anglaise retrouvera sa gloire avec Henry Purcell, qui la relèvera sur ses ruines encore fumantes. La période baroque sera mise à l’honneur par Henry Purcell (1659-1695) et dans une moindre mesure par John Blow (1649-1708), son professeur qui lui survécut. Entre Thomas Morely et ce dernier, Henry Purcell est le plus anglais des grands musiciens de cette époque. Il composa un grand nombre de pièces sacrées (Anthems), dont la force expressive se manifeste par un riche contrepoint et de fréquents changements de couleurs harmoniques. À la mort de John Blow (1708), Haendel occupera tout le paysage musical anglais, laissant derrière lui un véritable désert dans la production instrumentale anglaise jusqu’au xxe siècle. Nous vous présentons ici le motet Hear my prayer pour 8 voix mixtes de Purcell et Slavator mundi, un motet de John Blow, qui se distingue par l’emploi fréquent de dissonances très expressives. La période classique et romantique est moins fastueuse. Ce sont les compositeurs français et allemands qui occupent le paysage musical en donnant des concerts très applaudis. À côté des œuvres de Weber, Mendelssohn et Berlioz, les compositions pour chœurs de certains organistes et compositeurs comme Samuel Sebastian Wesley (1810-1876), Charles Villiers Stanford (1852-1924) et Charles Wood (1866-1926) ne témoignent pas d’une grande innovation dans la forme, mais se distinguent par une écriture élégante, expressive, à la ligne très souple et parfaitement adaptée aux grands vaisseaux de pierre que sont les cathédrales anglaises. On y retrouve aussi de brusques changements de couleurs harmoniques, que l’on peut considérer comme un héritage d’Henry Purcell. C’est finalement au travers de la musique d’église que la musique anglaise poursuit son chemin, en particulier grâce aux maîtrises des cathédrales que forment des milliers de choristes amateurs, et qui maintiennent vivante la tradition du chant polyphonique. Nous vous proposons ici diverses œuvres sacrées et profanes de ces trois compositeurs. Au XXe siècle, la musique prend un nouvel élan avec Ralph Vaughan Williams (1972-1958), élève de Stanford, qui fit de sa musique, accessible à tous, l’expression de toute la vie d’une communauté au travers de ses nombreuses œuvres pour chœur et orchestre. Mais c’est Britten qui donnera à la musique anglaise vocale du XXe siècle ses lettres de noblesse. Il écrivit une musique remplie de fraîcheur et d’inspiration toute personnelle, préférant se référer aux anciens comme Purcell plutôt que d’explorer de nouveaux horizons sonores. Dans ses compositions, il exploite fréquemment des thèmes populaires qu’il parvient à sublimer par son sens très abouti de la mise en scène. Nous vous interprétons ici l’une de ses œuvres de jeunesse, A Hymn to the Virgin écrite pour un double chœur. Enfin, nous vous présenterons une œuvre de l’un des compositeurs contemporains les plus reconnus, John Tavener, à la musique envoûtante et méditative. »

Titoune

Revenir au concert